Le dépistage du cancer du côlon sera couvert par l’assurance-maladie de base

Le cadre légal actuel est loin d'être idéal pour le dépistage du cancer de l'intestin. Les examens sont en effet couverts par l'assurance obligatoire des soins (AOS) uniquement pour des groupes à risque rigoureusement définis. En conséquence, seules les personnes qui présentent un risque familial accru, qui ont des troubles ou qui sont bien informées se soumettent à un dépistage du cancer du côlon.

Pour donner à toutes les personnes de 50 à 69 ans les mêmes chances d'être dépistées d'une part et pour déceler la maladie à ses débuts et abaisser la mortalité liée au cancer de l'intestin d'autre part, la Ligue suisse contre le cancer a adressé en 2011 au Département fédéral de l'intérieur une demande de prise en charge par l'assurance obligatoire des soins des coûts d'un programme de dépistage du carcinome du côlon (PDCC). Cette requête est soutenue par le Collège de médecine de premiers recours, la Ligue gastrointestinale Suisse, pharmaSuisse, la Société suisse de gastroentérologie, la Société suisse de chirurgie viscérale et swiss cancer screening. Un pas dans la bonne direction

La Ligue suisse contre le cancer et les organismes responsables du PDCC saluent la décision prise ce jour par le Département fédéral de l'intérieur de modifier l'article 12e OPAS en y inscrivant la prise en charge des examens de dépistage du cancer du côlon pour les personnes de 50 à 69 ans. Il s'agit là d'un pas important en direction d'un meilleur dépistage du cancer de l'intestin. Il est en effet établi que le test de recherche de sang occulte dans les selles et la coloscopie sont des mesures les plus efficaces et les plus fiables pour dépister le cancer. A l'avenir, l'assurance-maladie de base couvrira en matière de dépistage un test de recherche de sang occulte dans les selles tous les deux ans ou une coloscopie tous les dix ans.

Vers un système

La Ligue contre le cancer salue le fait que dans une prochaine étape des programmes pilotes puissent être élaborés et mis en œuvre. Ils serviront de base pour évaluer les questions de la participation, de l'assurance qualité et de l'exemption de la franchise et permettrons de mesurer la mise sur pied de programmes de dépistage systématique.

Les expériences faites à l'étranger confirment la position de la Ligue suisse contre le cancer et des sociétés spécialisées. L'Allemagne, par exemple, où le dépistage du cancer du côlon est remboursé par l'assurance-maladie depuis plusieurs années, a décidé récemment de passer d'un dépistage opportuniste à un dépistage systématique.

Des mesures pour garantir la qualité et des programmes pilotes

Tant que le dépistage du cancer du côlon se fera selon un système opportuniste en Suisse et non dans le cadre d'un programme accompagné d'un contrôle de la qualité, les organisations médicales sont invitées à garantir la qualité des examens par des méthodes appropriées. De ce fait, la Ligue suisse contre le cancer approuve les efforts supplémentaires réalisés par certains cantons qui visent au moyen de programmes pilotes à assurer la qualité et à offrir une égalité des chances aussi grandes que possible au moyen de l'exemption de la franchise.

Dépistage du cancer du côlon : une nécessité

Avec environ 4100 nouveaux cas par année, le cancer du côlon se classe parmi les cancers les plus fréquents en Suisse. Avec plus de 1600 décès par an, c'est aussi l'un des plus meurtriers. Selon l'Institut national pour l'épidémiologie et l'enregistrement du cancer (NICER), 34 % des cancers de l'intestin diagnostiqués entre 2003 et 2008 dans la tranche d'âge des 50 à 69 ans avaient déjà atteint, au moment du diagnostic, un stade très avancé laissant peu d'espoir de guérison. Or, dépisté à ses débuts, le cancer du côlon a un pronostic favorable.