Les dépenses de santé publique augmenteront deplus de 4 milliards de francs d’ici à 2012
Selon les prévisions d’automne du KOF Centre de recherches conjoncturelles, les dépenses de santé publique augmenteront en Suisse de 3.4% en 2010, de 3.7% en 2011 et de 3.0% en 2012.
Le total des dépenses passera de 63,5 milliards de francs cette année à 67,8 milliards en 2012, subissant ainsi une hausse de plus de 4 milliards. Les dépenses engendrées par les soins ambulatoires représentent un tiers du total des dépenses. La part que représentent les médicaments vendus en pharmacies et chez les médecins atteint 9,5% de l’ensemble des dépenses.
Après la forte hausse de 5,9% dont font déjà état les dernières données de l’Office fédéral de la statistique (OFS) pour l’année 2008, le KOF prévoit également une forte croissance des dépenses de santé publique pour 2009, qu’il évalue à 5,0% et qui est principalement imputable à la forte hausse des salaires. La santé publique étant un secteur qui emploie de nombreux effectifs, la hausse des salaires génère un accroissement des coûts pour les mêmes prestations. En outre, la hausse des salaires influe également sur la demande, car l’augmentation des revenus des consommateurs les incite à dépenser davantage pour leur santé.
Atténuation de l’augmentation des dépenses de 2010 à 2012
En réaction à la dernière récession et à l’augmentation momentanée du nombre de chômeurs, la hausse des salaires devrait être moindre en 2010. Par ailleurs, la baisse des prix des médicaments entrée en vigueur en mars 2010 devrait, selon l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), permettre d’économiser 400 millions de francs chaque année. C’est la raison pour laquelle, selon les prévisions d’automne du KOF, l’augmentation des dépenses de santé publique s’atténuera en 2010, pour se cantonner à 3,4%.
En 2011, la conjoncture suisse devrait momentanément ralentir en raison de la hausse du franc suisse et l’affaiblissement de la conjoncture de l’UE. En conséquence, le KOF prévoit une nouvelle atténuation de la hausse des salaires pour 2011 et 2012. L’augmentation des dépenses de santé publique devrait encore atteindre 3,7% en 2011, puis redescendre à 3,0% en 2012. La légère recrudescence en 2011 est due au fait que la baisse des prix des médicaments ne sera visible que dans le taux de croissance de 2010.
Selon les pronostics du KOF, la part engendrée par les services de soins ambulatoires dans l’ensemble des dépenses passera de 31,7% en 2008 à 33% en 2012. Grâce à la baisse des prix, la part que représentent les médicaments vendus en pharmacie et chez les médecins dans le total des dépenses passera de 10,1% en 2008 à 9,5% en 2010, et devrait stagner approximativement à ce niveau jusqu’en 2012.
Augmentation de la part des dépenses de santé publique
Selon les prévisions, la part que représentent les dépenses de santé publique dans le produit intérieur brut (PIB) continuera d’augmenter de 2009 à 2012. Après un pourcentage de 10,7% en 2008, le KOF prévoit des pourcentages de 11,5% en 2009 et 2010, de 11,6% en 2011 et de 11,7% en 2012. La flambée prévue pour 2009 résulte de la disparité entre la forte augmentation des dépenses de santé publique et le recul du PIB. Au cours des années suivantes, les dépenses de santé publique subiront une hausse légèrement plus forte que celle du PIB, et leur pourcentage augmentera donc modérément.
Révision à la baisse pour 2010
Les prévisions d’automne sur l’évolution des dépenses de santé reposent sur des données conjoncturelles et démographiques plus actuelles que celles disponibles au printemps dernier. Elles se basent en effet sur le nouveau scénario démographique de l’OFS de l’été 2010, dans lequel l’évolution démographique est légèrement révisée à la hausse par rapport au scénario précédent. Le scénario des conditions conjoncturelles émane des prévisions conjoncturelles du KOF de septembre 2010. Par rapport au scénario du printemps, le nouveau scénario prévoit une hausse des salaires plus faible de 2010 à 2012.
Dans les prévisions sur l’évolution des dépenses de santé publique, les changements survenus dans les variables dites exogènes n’induisent qu’une seule révision: comparativement aux prévisions du printemps, l’évolution de l’ensemble des dépenses de santé pour l’année 2010 est ramenée de 3,7% à 3,4%. Par contre, aucune révision n’est nécessaire pour les années 2009 et 2011, car il n’y a pas eu de changement notable dans les variables exogènes pour 2009, et les changements notés pour 2011 se neutralisent mutuellement.
Les effets du système SwissDRG sont encore incertains
Les présentes prévisions n’intègrent aucune hypothèse concernant les effets du nouveau système tarifaire SwissDRG (Swiss Diagnosis Related Groups). Le système SwissDRG réglementera le paiement des soins stationnaires dans les hôpitaux à partir du début de l’année 2012, dans le but d’améliorer l’efficacité et la transparence par l’uniformisation des remboursements à l’échelle nationale et l’introduction des forfaits par cas.
Les effets que l’introduction du système SwissDRG aura sur les dépenses de santé publique sont cependant très difficiles à pronostiquer. SwissDRG SA, qui est responsable de l’élaboration et du développement du système SwissDRG, a également renoncé, pour l’instant, à évaluer les effets de l’introduction de ce nouveau système tarifaire.