Les discriminations à l’encontre des personnes séropositives restent monnaie courante à l’heure actuelle
Grâce aux médicaments à disposition, les séropositifs en Suisse ont actuellement une bonne espérance de vie. Mais les discriminations et exclusions restent monnaie courante. C’est ce que révèle la nouvelle déclaration des cas de discrimination de l’Aide Suisse contre le Sida.
Il y a en Suisse quelque 25‘000 personnes vivant avec le VIH ou le sida. Chaque année, 600 à 700 nouvelles infections viennent s’y ajouter. Le diagnostic « séropositif » n’équivaut plus désormais à une condamnation à mort. Grâce aux médicaments à disposition, le VIH est devenu aujourd’hui une maladie chronique.
Mais en dépit des importants progrès médicaux, il reste beaucoup à faire. Les séropositifs sont toujours l’objet de discriminations et d’exclusions au quotidien. Souvent, ce sont des peurs irrationnelles liées à la transmission du virus et les préjugés à l’encontre des séropositifs qui sont à l’origine de ces discriminations. C’est ce que révèle aussi la nouvelle déclaration des cas de discrimination que l’Aide Suisse contre le Sida a transmise la semaine dernière à la Commission fédérale pour les problèmes liés au sida.
Nouvelle déclaration des cas de discrimination : davantage de cas dans la vie active
Au cours du dernier semestre, 44 déclarations sont parvenues à l’Aide Suisse contre le Sida, soit un total de 84 cas pour les douze derniers mois – mais ce n’est là que la pointe de l’iceberg. La tendance des dernières années est confirmée par les récentes déclarations : les cas de discrimination concernant la vie active sont en hausse. Les séropositifs risquent la résiliation abusive des rapports de travail ou le harcèlement par des collègues si leur infection à VIH vient à être connue. Des problèmes surgissent également avec la couverture d’assurance en cas de maladie : les séropositifs n’ont pratiquement aucune chance de conclure une assurance individuelle d’indemnités journalières.
Protection juridique insuffisante
La protection juridique en Suisse ne suffit pas pour lutter efficacement contre les discriminations. Un licenciement abusif ne peut pour ainsi dire pas être prouvé : c’est la parole de l’un contre celle de l’autre. L’introduction d’une loi anti-discrimination sur le modèle des pays de l’UE permettrait d’y remédier. En particulier le renversement du fardeau de la preuve est essentiel : c’est aux employeurs qu’il devrait incomber de prouver qu’ils n’ont pas agi de manière discriminatoire.
L’Aide Suisse contre le Sida lutte contre les discriminations à différents niveaux. Elle intervient au cas par cas si la personne impliquée le souhaite. Elle informe et sensibilise les employeurs à cet aspect par le biais de la plate-forme www.workpositive.ch. Elle les aide aussi à introduire un règlement sur le VIH au travail afin de prévenir les discriminations. Sa consultation juridique gratuite est à la disposition des employeurs pour toute question en relation avec le VIH. A travers ses campagnes, elle informe également le public de la discrimination qui touche encore et toujours les personnes séropositives.