Une avancée importante pour la prise en charge des épisodes de fièvre chez les enfants
Une étude publiée dans le New England Journal of Medicine a permis de décrire pour la première fois les causes précises des épisodes fébriles présentés par des enfants vivant en Tanzanie. Cette étude a été menée par un groupe de recherche, dirigé par la Dresse Valérie D’Acremont, spécialiste en médecine tropicale et infectiologie à la Policlinique médicale universitaire à Lausanne et à l’Institut tropical et de santé publique suisse, à Bâle.
Pouvoir déterminer les véritables causes de la fièvre est un défi pour les médecins. Y parvenir permettrait d’identifier les infections potentiellement dangereuses mais aussi de diminuer le recours aux antibiotiques lorsqu’ils ne sont pas nécessaires. Ce défi a été relevé avec succès par une équipe de chercheurs, menée par la Dresse Valérie D’Acremont, spécialiste en médecine tropicale et infectiologie à la Policlinique médicale universitaire à Lausanne et à l’Institut tropical et de santé publique suisse, à Bâle.
Cette étude a permis de décrire pour la première fois les causes précises des épisodes fébriles présentés par les enfants vivant en Tanzanie. L’équipe menée par la Dresse Valérie D’Acremont a collaboré avec des scientifiques des Hôpitaux universitaires et la Faculté de médecine de Genève, avec le soutien du Ministère tanzanien de la santé.
Le but premier de cette recherche portait sur le besoin de différencier, chez des enfants en Afrique, une fièvre causée par la malaria d’un état fébrile découlant d’une autre infection, dont certaines peuvent constituer une menace pour la vie des malades alors que d’autres sont banales et ne nécessitent pas de traitement.
Prévenir les résistances aux antibiotiques dans le monde et en Europe
En plus de montrer l’éventail et la fréquence des différents types d’infections pouvant causer une fièvre, les résultats ont démontré que seule une très faible part des patients étudiés nécessitait un traitement antibiotique car la plupart de ces infections sont d’origine virale.
L’équipe de la Dresse D’Acremont a obtenu ces résultats grâce à une combinaison d’informations cliniques récoltées sur le terrain et à l’analyse de plus de 2500 tests de laboratoire et d’algorithmes complexes pour intégrer toutes ces informations.
Remarquée pour sa rigueur scientifique et son apport à la médecine générale, cette étude est publiée dans le New England Journal of Medicine, titre scientifique phare dans le domaine médical, dans le numéro du 27 février 2014*.
Connaître de façon précise les causes de la fièvre permettra aux praticiens du terrain de mieux prendre en charge leurs patients et de diminuer le recours aux antibiotiques - prescrits de façon trop systématique en Afrique et ailleurs dans le monde – et par conséquent de freiner le développement de résistances à ces médicaments. En effet, cette problématique se profile comme l’un des enjeux de santé publique majeurs actuels.