Cancer de la prostate: les tests de dépistage ne diminuent pas le taux de mortalité
Après 20 années de prévention par des tests de dépistage, le taux de mortalité des cancers du sein et de la prostate n’a pas diminué, d’après le bilan désenchanteur réalisé par le journal spécialisé JAMA. Les experts ne déconseillent pourtant pas d’effectuer ces tests de dépistage.
Les experts de la University of California à San Francisco et de la University of Texas Health Science Center à San Antonio, affirment que ces tests de dépistage, même s’ils présentent quelques avantages, n’ont pas apporté les résultats positifs escomptés.
Le nombre de dépistages précoces des cancers du sein et de la prostate a, selon ces experts, considérablement augmenté. Depuis l’introduction du test mesurant la PSA, la probabilité de diagnostiquer un cancer de la prostate chez un patient masculin a en effet doublé. Il en va de même pour le cancer du sein.
Au cours des dernières années, le taux de mortalité de ces deux types de cancer a baissé. Il n’est par contre pas démontré que cela soit dû aux tests actuels de dépistage. Par contre, il faut de nouvelles méthodes pour identifier suffisamment tôt les tumeurs agressives et les différencier de celles croissant lentement. L’attention doit aussi être plus portée sur le traitement des cancers agressifs et mortels du sein et de la prostate.
La comparaison entre les USA et la Grande-Bretagne, cette dernière n’effectuant pas de tests de dépistage de la PSA, n’a pas mis en évidence une différence de mortalité lors d’un cancer de la prostate. Les auteurs entrevoient à cela deux raisons: le test de dépistage permet de diagnostiquer avant tout les tumeurs croissant lentement et étant moins agressives. A cause de ça, celles plus agressives ne sont par la suite pas découvertes suffisamment tôt pour permettre un traitement efficace.
L’hypothèse, selon laquelle une découverte et un traitement précoce des tumeurs du sein et de la prostate empêchent la propagation de métastases, n’est donc pas toujours correcte. Les tests pourraient dans ce cas aider à distinguer les tumeurs à risque de celles moins dangereuses, évitant ainsi au patient un traitement exagéré.
En ce qui concerne les cancers de l’intestin (colon) et du col de l’utérus, les tests de dépistage diminuent réellement le nombre de décès. Dans le cas du cancer de l’intestin, une coloscopie permet de déceler et d’enlever un tissu suspect; les tests de dépistage ont dans ce cas un sens.
Proposition des auteurs:
- Développer des tests permettant de différencier les cancers de type dangereux de ceux qui sont moins à risque.
- Réduire les traitements contre les formes peu agressives de cancer, ces premiers faisant souvent plus de tort que de bien au patient.
- Aider les médecins et les patients dans leurs choix entre prévention, test de dépistage et biopsie (prélèvement d’un tissu suspect). Cela permettrait d’identifier à temps les patients à risque.
- Proposer des traitements conçus spécifiquement pour le patient et son type de tumeur.
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21.12.2009