1 santeweb
 

Diarrhée, diarrhée du voyageur – quelles solutions immédiates, quand consulter

La diarrhée est un trouble digestif fréquent

En Suisse, chaque adulte souffre en moyenne une fois par an de diarrhée aiguë.

Les liquides que nous ingérons quotidiennement, soit via l’alimentation, soit sous forme de boisson, sont réabsorbés à 90% par l’intestin grêle et à 8% par le gros intestin. De ce fait, la teneur en eau des selles quotidiennes varie entre 100 et 200 ml. La perturbation de cette réabsorption ou la production excessive de sécrétions entraîne la diarrhée.

On parle de diarrhée à partir de trois selles liquides ou molles par jour. Les risques majeurs associés à la diarrhée sont d’une part la perte liquidienne et d’autre part la perte de minéraux essentiels au bon fonctionnement de l’organisme. C’est pourquoi, chez les personnes âgées ou les enfants, la diarrhée peut devenir dangereuse relativement rapidement. La diarrhée est souvent accompagnée de douleurs abdominales, de coliques, de nausées, de vomissements ou même de fièvre.

La diarrhée aiguë est généralement le symptôme d’une infection bactérienne ou virale et disparaît habituellement en quelques jours. En revanche, la diarrhée chronique (durant plus de 2 semaines) est souvent le signe d’une autre maladie.

Diarrhée: causes et symptômes

Diarrhée aiguë – causes fréquentes

  • Infections gastro-intestinales causées par des virus (noro- ou rotavirus), des bactéries (souvent des colibacilles, appelés également bactéries fécales). Ces germes sont transmis via des aliments ou de l’eau de boisson contaminés, une hygiène insuffisante ou d’homme à homme.
  • Salmonellose: intoxication alimentaire par l’œuf, la volaille, de la viande avariée, etc.
  • Parasites
  • Problèmes psychiques tels que l’angoisse, le stress, la nervosité
  • Consommation excessive d’édulcorants (sorbitol, mannitol)
  • Consommation excessive de laxatifs
  • Certains médicaments
  • Interventions chirurgicales antérieures
  • E. coli, les shigelles, les Campylobacter, ainsi que les agents pathogènes de la fièvre typhoïde, paratyphoïde, du choléra et de la dysenterie déclenchent la diarrhée dite du Voyageur
  • La diarrhée due à une infection virale ou bactérienne est hautement contagieuse: des règles d’hygiène strictes sont indispensables.

 

Diarrhée du voyageur

Près de la moitié des personnes se rendant en Afrique, en Asie et en Amérique latine souffrent de la diarrhée du voyageur durant leur séjour. Dans le cas de voyages en Europe du Nord, Amérique du Nord, Australie, Nouvelle-Zélande et Japon, ce risque est plutôt faible.

Eau ou aliments contaminés: les facteurs déclenchants les plus fréquents de la diarrhée du voyageur

Le risque de contracter la diarrhée du voyageur est, dans la plupart des cas, directement lié aux règles d’hygiène et à l’alimentation. Les bactéries sont absorbées via une eau de boisson ou des aliments contaminés. Des conditions climatiques et une alimentation inhabituelles ainsi que le décalage horaire fragilisent le système immunitaire, facilitant ainsi la tâche des agents pathogènes.

Les aliments associés au plus grand risque sont la salade, les légumes crus, les crèmes glacées ou les glaçons dans les boissons. Consommer ce type d’aliments expose à un risque majeur.

Les bactéries les plus fréquemment responsables de la diarrhée du voyageur sont les E. coli entérotoxinogènes (abréviation ECET). Elles sont à l’origine de 70% des cas de diarrhée du voyageur en Amérique latine et de 20% des cas en Asie.

Les conséquences sont des symptômes tels que:
Nausées, vomissements et diarrhée! Ceci entraîne une perte liquidienne accrue, qui, en particulier chez les enfants et les personnes âgées, peut rapidement résulter en une déshydratation et des troubles circulatoires pouvant s’avérer dangereux. Par des températures élevées, les adultes atteints de diarrhée risquent également de se déshydrater très rapidement.

Prévention de la diarrhée aiguë et règles d’hygiène

Surtout en voyage, il est impératif d’éviter de consommer des aliments à haut risque. Pour prévenir la survenue de diarrhées, il convient également de respecter les règles d’hygiène personnelle. Bien se laver les mains avec du savon après avoir été aux toilettes ainsi qu'avant et après la manipulation d’aliments à haut risque (volaille par exemple) doit devenir un automatisme de la vie quotidienne.

Autres conseils pour la prévention, en particulier de la diarrhée du voyageur

  • Le principe fondamental que chaque voyageur devrait respecter: Boil it, cook it, peel it or forget it! – Faire bouillir, faire cuire, peler ou ne pas toucher!
  • Boire uniquement de l’eau bouillie, désinfectée (chlore, argent) ou filtrée et utiliser uniquement cette eau pour le brossage des dents.
  • Privilégier les boissons à base d’eau bouillie (thé, café) ou conditionnées industriellement (bouteilles ou briques fermées hermétiquement). Ne boire du lait que s’il a été pasteurisé ou bouilli.
  • Renoncer de manière générale aux glaçons dans les boissons et les desserts et aux préparations à base de crème glacée
  • Consommer uniquement des repas cuits, frits et servis chauds, pas des repas réchauffés de la veille
  • Renoncer aux fruits de mer (moules, crevettes, crabes) et à la viande crue ou mi-cuite
  • Éviter à tout prix les aliments crus, à l’exception des légumes et fruits pouvant être pelés
  • Il est recommandé d’éviter toute consommation d’aliments provenant de snack-bars ou de maisons d’hôte

Vaccins contre les infections du voyageur

Pour les voyages dans les pays en voie de développement, il est recommandé de se faire vacciner avant de partir contre le choléra et la fièvre typhoïde et paratyphoïde, qui s'accompagnent également de diarrhée sévère. L’idéal est de se renseigner auprès du médecin concernant les vaccinations recommandées pour une destination spécifique. Les enfants de plus de 2 ans ainsi que les adultes voyageant dans des régions à risque ou pour une période prolongée doivent être vaccinés.

Toutefois: La vaccination ne remplace en aucun cas les mesures préventives relatives à l’alimentation ou les règles d’hygiène.

Causes de la diarrhée chronique

La diarrhée chronique est généralement un symptôme concomitant d’une maladie gastro-intestinale ou autre. La plupart du temps s’ajoutent à la diarrhée d’autres symptômes tels que les lourdeurs d’estomac, ballonnements, constipation, crampes abdominales, perte d’appétit, nausées, vomissements, perte de poids, etc.

Les maladies associées à une diarrhée chronique sont:

  • Allergies et intolérances alimentaires (fréquente en cas d’intolérance au lait de vache, d'intolérance au lactose ou au gluten)
  • Côlon irritable (trouble intestinal fonctionnel)
  • Maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (rectocolite hémorragique, maladie de Crohn)
  • Maladies métaboliques (hyperthyroïdie)
  • Cancers
  • Radiothérapie et médicaments contre le cancer
  • Jeûne

Que faire en cas de diarrhée?

Compensation des pertes de liquide et de sel et régime alimentaire
En premier lieu, il convient de compenser les pertes de liquide et de sel. Pour ce faire, il existe des solutions spécifiques ou également des «remèdes maison».

Parmi ceux-ci figurent:

  • Les «solutions de réhydratation» spécifiques et prêtes à l’emploi (disponibles en droguerie)
  • Les «solutions sucre et sel» faites maison: une cuillère à café rase de sel de table, huit cuillères à café rases de sucre, une tasse de jus de fruits pour un litre d’eau bouillante.
  • Bouillon, jus de fruits ou thé sucré (le thé noir a un léger effet constipant)

Le cas échéant, il est possible de recourir à des préparations qui favorisent l’élimination des bactéries à l’origine de la diarrhée (terre médicinale par exemple) ou qui facilitent la colonisation des intestins par les bactéries intestinales normales (ces produits sont appelés probiotiques).

De nouveaux principes actifs naturels pour le traitement de la diarrhée lient les toxines et les substances causant la diarrhée afin d’empêcher la propagation de l’infection. Simultanément, ils apportent à l’organisme les minéraux et électrolytes nécessaires à la prévention de la déshydratation. Ces substances actives sont disponibles en pharmacie et droguerie et ne doivent être prises que sur avis spécialisé.

Un régime pour ménager l’estomac et les intestins
Afin de ne pas solliciter encore davantage le système gastro-intestinal, il est recommandé de ne rien manger ou d’adopter un régime léger durant quelques jours. Les bananes par exemple apportent du potassium à l’organisme. Le riz blanc cuit dans une eau légèrement salée ménage l’estomac et épaissit les selles.

Pas de limonade pour les enfants

De nouvelles études ont démontré que les enfants notamment ne doivent pas consommer de limonade ou de sodas en cas de diarrhée. Ces boissons peuvent, en raison de leur teneur élevée en sucres, aggraver les troubles. Il est préférable de leur donner du thé non sucré ou légèrement sucré, du bouillon de poule ou de la soupe à base de bouillie de riz.

Quand consulter?

La diarrhée chez un nourrisson, un enfant ou une personne âgée et la diarrhée persistant plus de 3 jours doivent faire l’objet d’une consultation. La consultation devient impérative lorsque l’un ou plusieurs des symptômes suivants s’y ajoutent:

  • Diarrhée sévère et vomissements concomitants
  • Ballonnements importants (sans flatulences)
  • Sensation de pression et lourdeurs d’estomac, même lorsque l’estomac est vide
  • Perte d’appétit, nausées, vomissements sur plus de 3 jours
  • Douleurs abdominales de type coliques
  • Fièvre
  • Faiblesse circulatoire, vertiges
  • Présence de sang ou de mucosités dans les selles, selles sombres
  • Après un séjour à l’étranger dans un pays à risque
  • Après un traitement antibiotique

Urgence: En cas de perte liquidienne importante, les signes de déshydratation suivants, qui engagent parfois le pronostic vital, peuvent apparaître rapidement:

  • Bouche très sèche
  • Urines foncées ou pas d’excrétion d’urine durant plusieurs heures
  • Plis cutanés persistants après pincement, bien visibles sur le dos de la main (la peau perd de son élasticité)
  • Perte de poids de plus de 5%
  • Torpeur, perte de conscience

À quels examens le médecin procède-t-il?

En premier lieu, le médecin s’enquiert des antécédents médicaux détaillés du patient en lui posant des questions concernant le début et la durée de la diarrhée, la consistance des selles et leur fréquence. Il est tout aussi important pour le médecin de prendre connaissance des informations relatives aux symptômes concomitants tels que les douleurs (parties supérieure et inférieure de l’abdomen), crampes, fièvre ou perte de poids, etc.

Les antécédents familiaux aussi seront étudiés et le médecin posera des questions concernant d’éventuels maladies gastro-intestinales, allergies, cancers, interventions chirurgicales liées à de telles maladies, etc.

Examens de laboratoire
Les éventuels agents pathogènes peuvent être identifiés avec des cultures de selles ou de sang. En particulier après un voyage dans une région tropicale, il est essentiel d’apporter un échantillon de selles au médecin. En cas de diarrhée aiguë, les analyses de selles ne sont que rarement nécessaires et sont uniquement demandées dans les cas graves ou en cas de maladie persistante.

En cas de diarrhée chronique, des analyses spécifiques peuvent s’avérer nécessaires, telles que:

  • Recueil des selles sur 72 heures au moins
  • Echographie abdominale
  • Coloscopie avec prélèvement d’échantillons de tissu
  • Gastroscopie et examen de l’intestin grêle

Traitement médical

Le traitement de la diarrhée dépend de sa cause. En particulier dans le cas de la diarrhée chronique, il convient en premier lieu de déterminer la cause et de la traiter dans la foulée.

Médicaments

Les antidouleurs et médicaments antispasmodiques sont indiqués en cas de crampes abdominales.

Les antibiotiques ne sont pas nécessaires dans la majorité des cas de diarrhée aiguë (bactérienne).

Exceptions: les personnes âgées, les nourrissons et les jeunes enfants, les personnes atteintes de maladies cardiovasculaires ainsi que de maladies auto-immunes (VIH par exemple). La diarrhée du voyageur ou la diarrhée due à des agents spécifiques (shigelles ou infections sévères par Campylobacter par exemple) devraient également faire l’objet d’un traitement antibiotique empirique.

Doris Zumbühl

Doris Zumbühl est assistante médicale diplômée. Elle a obtenu plusieurs formations postgraduées dans les domaines du journalisme, de l’informatique et du traitement d'images.
Rectangle Bottom
Rectangle Right Top
Les tableaux pathologiques
Sources, symtpômes, options diagnostiques et thérapeutiques
Sky Right Top
finish adserving