Etude sur le traitement par anticorps avec du natalizumab
Chez les patients atteints de SEP, le natalizumab empêche la migration des leucocytes jusqu’au système nerveux, à travers la barrière hémato-encéphalique, et réduit ainsi l’inflammation cérébrale. Certains effets secondaires tels que des lésions hépatiques ou des encéphalopathies virales (LEMP) ont été constatés.
Le natalizumab est un nouveau traitement de la SEP, utilisé dans l’"escalade thérapeutique", c’est-à-dire lorsque les traitements classiques ne donnent pas le résultat souhaité.
Lors d’un traitement au natalizumab, environ 1 patient atteint de SEP sur 1000 contracte une leuco-encéphalite multifocale progressive (LEMP), qui peut entraîner la mort si elle n’est pas traitée.
La LEMP est une infection virale déclenchée par le virus JC. 80% de la population est porteuse de ce virus et possède des anticorps mais ne développe aucun symptôme. Le virus "dort" dans les cellules rénales et est contrôlé par le système immunitaire sain. Lorsque le système immunitaire est affaibli (en cas d’infection à HIV ou d’immunosuppression médicamenteuse comme c’est le cas pour la SEP, par exemple), le virus peut provoquer une inflammation au niveau du cerveau (LEMP).
Chez certains patients atteints du SIDA, des symptômes de LEMP tels qu’une démence, des convulsions ou une cécité ont déjà été constatés. La plupart des patients décèdent de la LEMP en moins d’un an. Des études menées depuis sur des patients atteints de SEP indiquent qu’il existe des liens physiopathologiques avec le traitement au natalizumab. A la fin juillet 2009, 13 cas de LEMP causés par le natalizumab avaient déjà été démontrés.
Une nouvelle étude israélo-américaine a étudié ces liens pendant un an et demi, sur 19 patients atteints de SEP. Aucun des patients n’a développé de symptômes de LEMP mais la concentration du virus JC dans le sang a augmenté. (Source: NEJM2009).
L’autorité de surveillance européenne a annoncé le lancement par le «Comité des médicaments à usage humain» d’une étude sur les effets et les risques du natalizumab. A ce jour, 23 cas de LEMP ont été signalés depuis la mise sur le marché de ce médicament. 11 cas ont été déclarés par l’industrie pharmaceutique.
Les experts pensent qu’il est peu probable que le médicament soit retiré du marché. Ils recommandent cependant aux patients qui doivent prendre ce médicament sur une longue durée d'interrompre leur traitement pour réduire le risque.
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27.01.2010